
Oups! J’ai encore cru que devenir parfaite en prônant l’austérité, la minceur, en pensant qu’une méthode de développement personnel était meilleure qu’une autre, qu’en développant ma spiritualité pour être « Plus », me rendrait plus aimable tel un produit consommable qu’il serait bon de vendre et donc de consommer avant une date hypothétique de péremption!
ben oui, je vieillis! Alors tant que je suis mince et baisable, je cherche un homme pour … Zut! Je ne sais pas ? … me rassurer sur le fait que je suis aimable?
Oups! J’ai encore cru que être (ou paraitre!) intelligente remplaçait la beauté, évitait l’abandon par le mâle et que l’obligation pour moi était de réfléchir, penser, apprendre afin de me prémunir de tout cela,
être une femme intelligente me met à l’abri des méchants à la pensée réductrice, mignonne = conne et dans ma lignée matriarcale, une femme se doit d’être intelligente et autonome pour se prémunir de la faiblesse, de l’irresponsabilité, de l’ inconstance et de la lâcheté des hommes. Dans ma famille, les hommes ont été soit des géniteurs qui ont fui ou ont été bannis pour inconstance, immaturité, soit des dictateurs imposant leurs vérités aussi envahissantes que salvatrices et protectrices…En résumé, les hommes sont soit des connards, soit des sauveurs et nous, pauvres femmes, sommes soient des victimes, soient des bourreaux!
Oups! J’ai encore cru qu’être en couple me priverait de ma liberté! Et qu’être libre était un Graal à atteindre pour me sentir mieux!
En réalité,
Je mets tout en place pour réaliser ce que je considère comme étant une vérité (elle m’a été rabâchée, merci! Et c’est confortable de le croire!) : les hommes ne sont pas fiables, « mieux vaut être seule que mal accompagnée » alors autant m’atteler à ne leur laisser aucune chance et à saborder toute relation sous le prétexte que cela ne va pas assez vite, ou tout autre argument fallacieux qui remet de préférence en cause l’autre plutôt que moi!
Je veux être libre et l’autre est pourvoyeur de contraintes et d’empêchements (oui, je sais, j’en ai déjà parlé mais bon!) . Ben oui et comme j’appelle de mes vœux (vraiment?) une liberté qui me terrifie et que je ne pense pas pouvoir la supporter, je passe soit pour une victime qui en est dépossédée par la faute de l’autre (de surcroit un homme, bouh!) , soit pour une héroïne qui se bat pour ses idéaux affrontant avec courage sa solitude! Magnifique, non?
Je me flagelle sans cesse parce que je ne suis pas à la hauteur et j’en veux aux autres d’être mes bourreaux! Chercher sans relâche à comprendre comment je fonctionne, est une fuite en avant pour ne pas prendre le risque de vivre, d’aimer! Comment en vouloir à ceux que je rencontre de ne pas s’engager quand j’entre dans la relation à moitié, effrayée d’avance que l’autre découvre à quel point je ne suis pas suffisante, à la hauteur… Dans tous les cas, il perdra et moi avec! Soit il s’engage et m’embarque et je fuis au prétexte que je perds ma liberté (?), soit il observe et je lui en veux de ne pas s’engager! Voilà un jeu bien huilé qui me laisse soit victime , soit héroïne, merci!
Ma croyance bien ancrée est que les hommes sont dangereux, pas fiables et vont m’abandonner! Zut!
Allez! Que diable, un peu d’humour!
Oups! J’ai encore cru que j’avais compris! Tel un objectif qui serait de comprendre et ensuite c’est bon, tout va rouler. Cela équivaut à penser que, comme dans Mario Kart, je passe au niveau suivant si j’ai bouclé la course. Ben non! Je vis, je me goure, je comprends, je sens que ça merde, j’observe mes émotions qui clignotent et je rigole parce que j’ai encore fait le truc con qui est programmé en moi et à force, avec un peu de chance je ne le ferais plus!
Le fond, c’est quoi? Que je ne suis pas parfaite, merde! Alors comment justifier que je me sente supérieure? Mieux? Plus? Ne serait- ce pas que je me sens tantôt hyper balèze , tantôt nullissime et que rien n’est plus normal dans la condition humaine! Que ce qui est vrai pour moi, l’est aussi pour les autres. Tout le monde l’a vécu, non? Les hommes aussi… Il semblerait que ce soit cela la dualité!
Et une fois de plus, ce n’est pas ou je suis parfaite ou je suis nulle, c’est je suis ET parfaite ET nulle, ET empathique ET égocentrique, ET courageuse ET lâche, ET aimante ET détachée, ET sacrificielle ET injuste… Je suis tout et son contraire et la question est : à chaque moment, qu’est ce que je veux être?
Et vous, réussissez- vous à à chaque instant à vous demander ce que vous voulez être? Et, que voulez vous être?