Quand je n’écris pas, je m’étiole,
Quand je n’écris pas, je m’embourbe dangereusement dans mes pensées ,
… je prête le flan aux peurs.
Quand je ne crée pas, je m’oublie
Quand je ne crée pas, je survis,
… je me fuis.
Il parait que c’est bon signe de ne plus savoir stratégiquement ce qui me fera encore avancer. Vers où? Vers quoi? Disons que, depuis quelques temps je ne sais plus le projet qui me palpite… En réalité, c’est faux! Je n’ai aucun projet sinon celui de vivre! Et pour cela, je veux aimer…
Je me sais contrainte de plonger dans mon dedans, seul bastion qui peut me résister et qui m’effraie. Parce qu’il s’agit de me débarrasser des scories d’une peur viscérale : l’insécurité.
Aux chantres du développement personnel, fustigeurs de tous poils, je dis « vos gueules »! Oui, je veux être l’élue du cœur d’un autre que moi et pour cela, je dois devenir l’élue de mon propre cœur. Me rassurer tellement à l’intérieur de moi- même que l’autre ne sera pas un servile pourvoyeur de confiance mais un partenaire, faillible et sécure, puissant et faible, vulnérable et héroïque… comme moi! A chercher le rassurant, j’en ai oublié que la force est en moi! (Dark Vador sort de ce corps!)
Le rassurant, il hiérarchise, il stratégie, il organise et quand il officie, rien ne peut arriver! Il répond à la peur de perdre, de briller, de rater, de réussir… En réalité, il s’en fout de quoi car il a besoin d’avoir peur pour agir! Tout est bon dans les émotions pour avoir la trouille… A ce jeu, pas de vie! La trouille, elle met des armures pour protéger des coups, des machins pas cools mais elles coupent du monde…
Alors, je reconnais ici que je me suis hyper protégée, j’ai érigé des murs autour de moi pour plonger dans mon dedans et aller chercher la lumière. Un truc ésotérique? Perché? Peut- être! Depuis 3 ans, je fouille pour enfin voir le noir! C’était pas facile parce que d’habitude j’évite le moche, le cassé, le « qui pue »… J’ai mes casseroles et ça y est, je les vois, j’accepte d’humer la puanteur, de regarder les machins cabossés, les mauvaises habitudes, les lâchetés qui font aussi ce que je suis! J’en ai fini d’inventorier tout ce qui me blesse et qui vient de l’extérieur. J’ai bouclé l’état des lieux des difficultés et des méchancetés réelles ou inventées que les autres sont supposés m’avoir fait vivre. Je suis en face de moi- même!
« Salut! Y a pas que des belles choses! … »
Je ne suis pas fière de tout mais c’est moi! Je prends tout comme je le ferais avec un amoureux! Je m’aime…
Coupée du monde, j’ai exploré en quoi celui-ci me blessait… Je ne peux plus avancer si je ne m’y colle pas et pour autant je n’ai jamais été aussi proche de moi- même!
Il y a quelques jours, j’ai joué mon triptyque, créé durant 10 ans, telle une Pénélope brodant son chemin intérieur. J’ai peut- être bouclé la boucle? Dès lors, quoi faire?
Durant cette décade, j’ai créé pour me raconter à moi et aux autres, un peu ! J’ai écrit un livre pour raconter aussi mes interrogations. J’ai transmis aussi, beaucoup… des bribes de ce que j’expérimentais. Vers quoi vais- je désormais?
Allez! Je choisis de vivre même si je ne sais pas comment faire et j’espère bien glisser ma main dans celle d’un homme avec lequel je saurais être moi, avoir un projet, aimer et vivre!
Virginie Perrussel 