J’ai été durant fort fort longtemps la Reine du « Ocazou »… Je trônais dans le royaume infernal et intransigeant de l’obsession du manque, du chantre de la peur de perdre, du despote du ne pas avoir assez . Et pour couronner le tout, ce qui n’est pas anodin, dans ce règne implacable, « Ocazou » est souvent associé au Grand Vizir, « onnesaitjamais », la prévoyance à tous les étages, plus efficace qu’une compagnie d’assurance.
A dire vrai, tout va bien. Le « Ocazou » affligé de son acolyte est toujours bienveillant… au départ ! Comme toutes les habitudes prises un jour pour nous protéger. Sauf, que leur vilaine manie est de cumuler, comme des vieux qui ont connu la guerre, (expression oubliée des jeunes générations!). Ils thésaurisent pour prévoir des temps difficiles, des pénuries supposées et un jour, je me suis aperçue qu’ils m’étouffaient. A force de prévoir la catastrophe imaginaire, je ne vivais plus rien de nouveau, embourbée dans le passé. Quelle place existe encore pour la spontanéité, l’ouverture à de nouveaux possibles et quid de l’aventure, des nouvelles envies ? A force de les superposer aux systèmes obsolètes et rances, rien de neuf n’éclot. La peur du changement et de l’avenir règne en maître.
Comme tous mes Petits Cailloux dans ma… ils ne sont ni mauvais, ni bons, ils sont. Utiles et imparfaits. Et de poser mon regard sur eux me permet de les dézinguer, de m’adresser à eux pour m’opposer à leur despotisme. Chacun a sa place et les vaches seront bien gardées.
Et vous ? Connaissez- vous « Ocazou » ? « Onnesaitjamais » ?