
Je suis la reine des phrases prêtes à l’emploi. Attention, elles ne sont pas nécessairement fausses mais elles sont un peu réductrices. Elles ont le mérite d’être faciles à dégainer et sont adaptées à peu près à tout ! Un peu comme les salles des fêtes de village qui accueillent sans distinction ni préférence, les adeptes de ping- pong, les bals et les spectacles : c’est à dire tout le monde dans des conditions approximatives !
Bref ! J’aime donc bramer à qui veut m’écouter que je suis autonome, depuis seulement 3 ans (date du divorce!), mais c’est déjà ça et j’ajoute que l’autonomie n’est pas qu’économique, elle est avant tout psychologique ! Sauf que, un jour, j’ai rencontré un homme, un vrai qui ne cherche pas à me mettre en cage, qui m’observe avec bienveillance et , me semble-t’il avec tendresse, me débattre avec mes principes éculés que je n’ai de cesse de transgresser, mes résistances persistantes et sournoises. Des cailloux dans ma… qui feront l’objet d’autres écrits !
Ainsi, en ce jour d’ensoleillement médiocre, alors que j’étais chez lui, j’ai eu un besoin urgent de rentrer chez moi. Il ne m’a pas retenue car c’est notre volonté, nous sentir libres dans notre relation. Et voilà, que mon mental s’agite, je pleure dans ses bras, bouleversées par tant de liberté. Je dois reconnaître qu’aucune de mes relations ne m’a jamais permis de l’explorer. Oui, je vous entends critiquer ce texte puisque je navigue à vue entre liberté et autonomie et que ce n’est pas pareil. Merci d’accepter, que dans ce texte, c’est pareil, ça évite les répétitions lourdingues et je suis libre de le faire !
Oui, j’entends aussi que vous rigolez en pensant que ce n’est pas forcément la faute de l’autre … J’y viens !
Être autonome, c’est prendre ses décisions en conscience sans chercher de faux prétextes (l’alternance des enfants à la maison, le travail,…) . C’est aller questionner vraiment l’inconfort du Dedans, écouter le truc qui braille dans mes tripes pour (enfin) voir ce qui est bon pour moi et le dire pour me respecter coûte que coûte et là, ça se complique ! Car, les résistances, les croyances se réveillent, l’éducation, les peurs déboulent au galop et la tentation est grande de faire des petits arrangements.
Suivre l’intuition que je dois rentrer chez moi pour me reposer, représente pour moi le risque de lui déplaire, de le perdre, d’écorner mon image ? Il me dit de me reposer, de me trouver car je le mérite ! Merci à lui.
Je résiste donc à retourner ventre à terre chez lui pour ne plus être face à ma liberté si pesante, mon autonomie si revendiquée qu’elle m’étouffe car, la vérité est que jusqu’alors j’ai cru être libre, et que désormais je le suis !
Ça fait quoi ? C’est inconfortable, ça me réveille une urgence parasite à penser, dire, faire tout et n’importe quoi. C’est douloureux car oui, probablement que nous sommes toujours seuls même en duo . Il est essentiel que chacun sache ce qu’il veut et le défende, à tout moment, pour être certain d’être au bon endroit, avec la bonne personne et que c’est son libre arbitre qu’il exerce et non une habitude ! C’est curieux car je comprends que la confiance et l’amour de soi sont vitaux pour être avec l‘autre et avec soi, sans compromis.
Quand je cherchais mon partenaire amoureux idéal, j’ai écrit que je voulais chaque matin le choisir à nouveau pour toujours me rappeler la liberté, l’autonomie. J’ai écrit cela sans mesurer que c’était tout autant lui que moi que je choisissais !
Et pour vous, c’est quoi être autonome ?